Chirurgie réfractive

C'est l'ensemble des interventions qui modifient la réfraction de façon définitive afin de rendre l'œil emmétrope, c'est à dire avec une acuité visuelle optimale sans correction. C'est la chirurgie qui consiste à traiter la myopie, l'astigmatisme, l'hypermétropie et aussi la presbytie.

La chirurgie réfractive peut se classer en deux catégories, les méthodes dites laser, qui ont pour principe de modifier la courbure de la cornée et les méthodes intra oculaires qui vont modifier la réfraction par addition d'un implant phaque (avec conservation du cristallin) ou d'un implant pseudophaque, qui remplace le cristallin. Les techniques laser se sont développées ces trente dernières années avec par ordre d'apparition la photokératectomie réfractive, le LASIK (laser in situ keratomileusis) et la méthode SMILE (small incision lenticule extraction). Ces méthodes sont rapides à exécuter, relativement peu invasives et sont adaptées pour les sujets plutôt jeunes jusqu'à 55- 60 ans dont la correction est stabilisée. La plupart des troubles visuels peuvent être ainsi corrigés.

Les méthodes intra oculaires sont divisées en deux catégories, celles avec conservation du cristallin et celles avec extraction du cristallin, équivalentes à la chirurgie de la cataracte. Elles consistent à introduire un implant personnalisé qui fera office de lentille intra oculaire pour corriger la vision.

La chirurgie de la cataracte

La cataracte se définit par un opacification du cristallin, partiel ou total, conduisant à une réduction de la vision. La chirurgie de la cataracte est l'opération la plus fréquemment pratiquée dans le monde. La cataracte est une cause courante de baisse de vision. Heureusement, des progrès importants ont été réalisés pour traiter cette maladie. Ainsi, la plupart des personnes qui en souffrent peuvent maintenant espérer retrouver une vision normale.

Le traitement de la cataracte nécessite une intervention chirurgicale visant à substituer le cristallin par une lentille artificielle, appelée implant. Avant l'opération, la puissance de cet implant est minutieusement calculée pour compenser la puissance optique du cristallin défectueux.

Au cours de la chirurgie de la cataracte, la correction d'éventuels problèmes de vision associés est envisageable. Selon le type d'implant choisi, on peut actuellement traiter divers troubles visuels tels que la myopie, l'hypermétropie, l'astigmatisme, voire la presbytie. La décision sur le choix de l'implant est prise en concertation avec l'ophtalmologiste, en prenant en considération les préférences du patient, la situation clinique, d'autres problèmes de santé sous-jacents, ainsi que les activités quotidiennes.

Les techniques récentes utilisées pour traiter la cataracte peuvent inclure l'emploi d'un laser à certaines étapes, bien que la méthode privilégiée demeure la phacoémulsification. Cette approche implique la fragmentation et l'élimination du cristallin à l'aide d'ondes ultrasonores. Les méthodes récentes permettent la réalisation d'une incision particulièrement petite, généralement de l'ordre de 2 millimètres. L'ensemble de l'intervention se déroule par le biais de cette incision : une ouverture de la capsule antérieure du cristallin permet d'accéder au noyau cristallinien qui est fragmenté puis éliminé. L'enveloppe du cristallin d'origine est préservée pour soutenir l'implant artificiel, inséré à travers la même incision.

La chirurgie de la cataracte a lieu dans un bloc opératoire spécialement équipé, le plus souvent en ambulatoire, sous anesthésie locale ou topique (à l'aide de collyres puissants éliminant les sensations douloureuses). La procédure elle-même est rapide, durant environ 15 minutes.

Votre chirurgien vous proposera un suivi post-opératoire, accompagné d'un traitement à base de collyres pour prévenir toute inflammation inattendue. En postopératoire, un ajustement de la correction des lunettes sera possiblement nécessaire afin d'optimiser votre vision.

Glaucome

C'est une atteinte du nerf optique liée dans la plupart des cas à une pression intra oculaire trop élevée. C'est une pathologie plus fréquente avec l'âge et qui a un caractère héréditaire. Aux stades débutants le glaucome ne présente aucun symptôme visuel, le dépistage est particulièrement adapté à ce type de pathologie.

Un examen de la pression intra oculaire, une analyse du nerf optique par l'ophtalmologue à l'aide d'une tomographie optique ou au fond d’œil et l'analyse du champ visuel permettent de dépister les stades précoces. Le traitement consiste à faire baisser la pression intra oculaire, le plus souvent avec des collyres mais il existe aussi d'autres traitements possibles comme le laser (trabeculoplastie sélective, iridotomie) ou la chirurgie (mini-invasive ou filtrante) en fonction des situations.

Les patients atteints de glaucome ou à risque de glaucome nécessitent un suivi régulier avec contrôle de la pression intra oculaire et une analyse anatomique de l'aspect de la tête du nerf optique et une analyse fonctionnelle avec l'étude automatisée du champ visuelle. Bien que les risques de cécité existent, un suivi régulier avec le traitement adapté permettent dans la grande majorité des cas de maintenir une acuité visuelle normale et un champ visuel stable.

Pathologies médicales de la rétine

La rétine est située à l'arrière de l’œil, elle en tapisse le fond et son rôle est de capter la lumière pour transmettre les informations visuelles au cerveau qui en fera l'analyse. Les atteintes médicales de la rétine peuvent être liées à une pathologie générale ou être simplement liées à une fragilité intrinsèque de l’œil. La plupart des atteintes de la rétine entraînent une baisse ressentie de la vision mais ce n'est pas toujours le cas. Le diabète est une des premières causes d'atteinte de la rétine et il est nécessaire d'avoir un suivi régulier en cas de diabète. Il faut ainsi réaliser un fond d’œil régulièrement et si besoin faire un traitement préventif par laser. L'hypertension artérielle peut avoir aussi des conséquences sur la rétine si elle est mal contrôlée.

Les atteintes vasculaires de la rétine peuvent entraîner une thrombose veineuse ou un équivalent d'infarctus de la rétine, pathologies graves qui peuvent nécessiter la réalisation d'injection ou de séances de laser. Il existe de nombreuses pathologies rares également qui peuvent être dépistées lors d'un examen du fond de l’œil en consultation.

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)

C'est une atteinte de la rétine qui est un véritable problème de santé publique devant la fréquence grandissante liée au vieillissement de la population. Les effets sur la vision peuvent être des tâches sombres, des déformations ou simplement une baisse de l'acuité visuelle. Il existe différentes formes de DMLA, classées en deux catégories, les formes atrophiques (ou sèches) et les formes exsudatives (ou humides).

Le traitement préventif consiste à protéger les yeux du soleil et privilégier une alimentation saine, riche en lutéine, antioxydants et acides gras essentiels ainsi que contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaires et bannir le tabac. En fonction du risque de DMLA, il est possible de prendre des compléments alimentaires permettant d'apporter tous les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de la rétine.

Le diagnostic se fait lors d'un examen du fond de l’œil associé à une tomographie par cohérence optique (OCT). Les formes atrophiques ne possèdent pour l'instant pas de traitement permettant de rétablir la vision mais les formes exsudatives peuvent être traitées efficacement par des injections intra-vitréennes, directement à l'intérieur de l’œil. Ces injections doivent être répétées selon un intervalle défini par l'atteinte de la rétine.

Pathologies chirurgicales de la rétine

L'atteinte chirurgicale urgente la plus fréquente est le décollement de la rétine. Parfois précédé de phénomènes visuels tels que l'apparition brutale de corps flottants ou de flashs lumineux sur les côtés, le décollement de rétine est diagnostiqué par un examen du fond d’œil. Parfois il ne peut s'agir que d'une déchirure de la rétine accessible par laser, mais si la rétine est décollée, seule l'intervention chirurgicale permettra de la remettre en place.

Les autres atteintes pouvant nécessiter une intervention de la rétine sont la formation d'une membrane épirétinienne, à la surface de la rétine, qui va provoquer des déformations ou une baisse de la vision. Un trou maculaire peut également se former au centre de la rétine consécutif ou non d'un syndrome de traction vitréo-maculaire. Ces atteintes ne sont pas nécessairement urgentes, mais nécessitent un suivi du fond d’œil et un examen par tomographie à cohérence optique (OCT). La chirurgie de la rétine permettant de traiter la plupart de ces pathologies consiste à réaliser une vitrectomie.

L'entropion et l'ectropion

L'entropion se manifeste par un enroulement de la paupière vers l'intérieur, entraînant un contact gênant entre la cornée et les cils. Ce phénomène peut causer des douleurs et une irritation cornéenne, pouvant conduire à des complications visuelles sévères. Bien que fréquent sur la paupière inférieure, il peut également affecter la paupière supérieure, initialement de manière intermittente, mais tendant à devenir persistant avec le temps.

L'ectropion se caractérise par une éversion de la paupière vers l'extérieur, principalement au niveau de la paupière inférieure, entraînant une perte de la protection normale du globe oculaire. Bien que l'irritation cornéenne puisse être présente, la douleur est généralement rare. Les causes sont variées, avec le vieillissement de la paupière et le relâchement des tissus (ectropion sénile) étant la cause la plus fréquente. Au fil du temps, l'excès de larmoiement peut provoquer une irritation cutanée de la paupière inférieure, accentuant la bascule palpébrale.

Le traitement de l'entropion et de l'ectropion repose souvent sur des interventions chirurgicales visant à rétablir la position normale de la paupière. La nature précise de la chirurgie dépend de la cause sous-jacente et de la sévérité de la condition. L'objectif commun de ces interventions est d'améliorer la position de la paupière, soulageant ainsi les inconforts, les douleurs, et les irritations.

Une consultation approfondie avec un chirurgien ophtalmologue est essentielle pour déterminer le plan de traitement le mieux adapté à chaque situation individuelle. Bien que l'utilisation de collyres mouillants puisse apporter un soulagement temporaire des symptômes, le traitement définitif implique généralement une intervention chirurgicale précise sous les cils de la paupière inférieure, visant à traiter efficacement les divers facteurs physiopathogéniques responsables des deux pathologies. La finesse de l'incision pratiquée lors de la chirurgie contribue à la cicatrisation presque invisible, préservant ainsi l'aspect naturel du regard du patient.

Le dermatochalasis et le ptosis

Le dermatochalasis se caractérise par un excès marqué de peau sur les paupières supérieures, entravant le champ visuel. Ses origines résident dans le vieillissement cutané spécifique des paupières et le relâchement du muscle frontal, provoquant des rides frontales et une sensation de lourdeur. Pour envisager une chirurgie réparatrice, une évaluation du champ visuel est essentielle pour objectiver l'impact fonctionnel de cette condition. La procédure chirurgicale implique une exérèse précise de l'excès cutané et/ou de graisse, réalisée avec une incision discrète dans le pli palpébral supérieur.

Le ptosis se caractérise par la descente anormale d'une ou des deux paupières supérieures, résultant d'une faiblesse musculaire. Contrairement au dermatochalasis, le ptosis n'est pas causé par un excès de peau, mais plutôt par divers facteurs congénitaux ou acquis, tels que des anomalies musculaires, des problèmes à la jonction muscle-nerf, des troubles neurologiques et des traumatismes. Le traitement, basé sur la cause spécifique, implique souvent une intervention chirurgicale visant à réparer ou renforcer le muscle responsable du soulèvement de la paupière.

Cette intervention peut être réalisée avec une incision dissimulée dans le pli palpébral supérieur ou, dans certains cas, de manière plus discrète par voie conjonctivale, préservant l'esthétique tout en traitant l'excès cutané si nécessaire. Une évaluation approfondie est cruciale pour déterminer la meilleure approche de traitement adaptée à chaque cas spécifique.

Exérèse de lésion de paupière malignes ou bénignes

Parmi les lésions palpébrales bénignes, le chalazion, résultant de l'enkystement inflammatoire d'une glande de la paupière (Meibomus), se distingue comme la plus fréquente. Souvent associé à une inflammation des paupières (blépharite) sous-jacente, le chalazion, présent chez les enfants et les adultes, ne pose généralement aucun risque pour la paupière ou l'œil. Le traitement initial repose sur des soins médicaux, comme des massages à l'eau chaude et l'application de pommades anti-inflammatoires. En cas de persistance d'un kyste palpébral, une intervention chirurgicale sous anesthésie locale peut s'avérer nécessaire, privilégiant souvent une approche sans incision cutanée pour minimiser les cicatrices. Après la chirurgie, un pansement est appliqué pendant quelques heures, suivi d'un traitement antibiotique et anti-inflammatoire sur une période d'environ quinze jours. La reprise des activités quotidiennes est généralement possible dès le lendemain de l'intervention, bien qu'un hématome palpébral puisse persister temporairement.

D'autres affections bénignes, telles que les verrues hyperkératosiques, les papillomes, les molluscums, et les kystes sébacés, sont également fréquentes au niveau des paupières. Leur traitement, souvent chirurgical et sous anesthésie locale, offre une solution efficace pour leur élimination.

La zone du bord libre des paupières est un terrain privilégié pour le développement des carcinomes basocellulaires, les tumeurs malignes les plus fréquemment observées au niveau palpébral. Caractérisées par leur nature localement agressive sans propension à la dissémination métastatique, ces tumeurs exigent une approche chirurgicale pour leur prise en charge.

Le traitement du carcinome basocellulaire repose sur une intervention chirurgicale visant à exciser la lésion, suivie d'une évaluation histologique pour confirmer le diagnostic, puis d'une reconstruction de la paupière affectée. Dans les cas de tumeurs étendues et complexes, la chirurgie peut nécessiter une approche en deux étapes distinctes. Les détails spécifiques des procédures chirurgicales et les options de reconstruction seront abordés lors de la consultation pré-opératoire.

La blépharoplastie

La blépharoplastie supérieure est une intervention esthétique visant à traiter les excès de peau et/ou de graisse au niveau des paupières supérieures, largement pratiquée pour atténuer les signes de vieillissement. Avant cette chirurgie, une évaluation ophtalmologique méticuleuse est cruciale pour exclure les contre-indications et minimiser les risques de complications. Réalisée généralement sous anesthésie locale avec sédation, la procédure assure une analgésie complète pour une détente totale.

De manière similaire, la blépharoplastie inférieure traite les excès de peau et/ou de graisse, avec différentes approches en fonction des besoins spécifiques. Le déroulement de cette intervention se fait également sous anesthésie locale avec sédation, garantissant une analgésie complète tout au long de la procédure pour assurer le confort du patient.

Surface oculaire

La surface oculaire est désignée par l'ensemble conjonctive, cornée et film lacrymal. C'est en quelque sorte une barrière de protection pour l’œil. Les pathologies de la surface oculaire sont fréquentes et de gravité variable, cela peut être ressenti comme de la sécheresse avec une sensation de picotement, de sensibilité à la lumière, d'irritation allant jusqu'à la sensation de brûlure avec des douleurs pouvant être très invalidantes.

L'examen ophtalmologique permet de diagnostiquer les différentes causes de trouble de la surface qui sont souvent oculaires mais aussi parfois liées à des maladies de la paupière et de la peau, des phénomènes allergiques ou parfois des maladies systémiques. La plupart des troubles de la surface oculaire se traitent avec des collyres adaptés et des soins d'hygiène palpébrale.